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Paris : Les trottinettes électriques, bientôt bannies ?

C’était l’info choc de ce week-end. Imaginez donner le pouvoir aux habitants de choisir s’il faut mettre un terme ou pas au règne des trottinettes en free-floating ? Eh bien, la maire de Paris Anne Hidalgo l’a fait… En effet, ce samedi, cette dernière a annoncé au journal le Parisien, la mise en place d’un referendum populaire. Un appel aux urnes dans quelques mois, avec comme objectif de trancher sur l’avenir des deux roues. Un bouleversement de taille conduisant en réalité à une réflexion globale sur la cohabitation dans l’espace public, avec des actions concrètes…

“Continue-t-on ou pas avec les trottinettes en libre-service ?”

Telle est la question clivante à laquelle devront répondre les Parisiens le 2 avril prochain. Une votation citoyenne équivalent à une élection classique, qui se fera « dans les bureaux de vote ». Avec comme scrutin uniquement les habitants «bénéficiant d’une résidence à Paris, sur la base des fichiers électoraux ».

Des critères d’éligibilité pouvant être remis en question du fait que ces services de trottinettes en free-floating sont également utilisés par les habitants en Métropole ou encore des touristes. Une liste électorale certes élargie, mais concevable, sachant qu’ils représenteraient plus de 15% des utilisateurs d’après les opérateurs en place.

Le mot d’ordre : « Apaiser nos rues et trottoirs »


Sur la sellette depuis plusieurs mois, les opérateurs de trottinettes sont loin de faire l’unanimité. En effet, les élus de Paris n’ont pas cessé de menacer de ne pas renouveler le contrat avec les trois opérateurs en place, à savoir Lime, Tier et Dott. Des contrats qui arrivent à échéance très prochainement. Comme précisé par David Belliard, Adjoint aux mobilités et à la voirie de Paris, sur une interview accordée à France TV Info, « le problème ne se résume pas à une seule cause ».

« Nous avons été jusqu’au bout de ce que nous pouvions faire en termes de régulation […] Et malgré tout ça, on voit que nous avons encore beaucoup de problèmes ».

David Belliard, Adjoint aux mobilités et à la voirie de Paris

Entre les accidents, les incivilités, l’encombrement de l’espace public, le « coût environnemental », ou encore les conditions des salariés, la ville de Paris s’interroge réellement sur le « rapport coût/bénéfices ». Un enjeu plus que crucial, car aujourd’hui Paris dénombre dans son paysage urbain 15000 trottinettes en free-floating. Une cohabitation de l’espace public soulevant la question de la mise en place d’une régulation, mais également d’une réglementation…

À venir, un « Code de la rue parisien »

Entre les piétons, les cyclistes, les taxis, les bus, les véhicules de livraison et les trottinettes, la ville de Paris a vu son paysage urbain se métamorphoser. Au point, qu’il est devenu urgent pour les élus de se préoccuper de « la sécurité routière et l’amélioration de la cohabitation entre ces différents usagers de la route. »

Une problématique prise à bras-le-corps menant Anne Hidalgo a annoncé la mise en place d’un Code de la rue dès juin prochain. Son objectif : « Dire comment on se comporte, et comment la police municipale sanctionne ceux qui ne respectent pas les règles. » Et pour cela, cela pourrait passer par la mise en place de plaques d’immatriculation, pour faciliter la verbalisation. Des réglementations qui accompagneront d’autres mesures telles que la mise en place de zone à trafic limité (ZTL) en 2024.   À savoir, une voirie de la ville réservée uniquement aux piétons, cyclistes et usagers de transports en commun.

Il semblerait qu’une assemblée citoyenne, composée d’une centaine de Parisiens, planche déjà sur le sujet. Ajoutée à cela, une première concertation en février prochain, réunissant « associant habitants, experts, partenaires publics comme privés ». Forte à parier que cette première confrontation incite d’autres villes à mener le même combat…