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Utrecht, une ville qui montre l’exemple en matière de mobilité douce

Reconnue comme la capitale mondiale du vélo, la quatrième ville des Pays-Bas est un véritable modèle de mobilité durable. Ici, les axes routiers sont entièrement pensés pour la circulation à vélo, et ce, depuis plus de trente ans. Cette politique pro-bicyclette la classe aujourd’hui en tête du classement mondial des villes les plus accueillantes pour les cyclistes. En cette période de déconfinement, nous avons jugé intéressant de faire un tour d’horizon des moyens mis en œuvre par cette ville de près de 352 795 habitants, pour encourager l’usage du vélo.

Utrecht, le paradis du vélo, 100% “bicycle-friendly”

Avec pour slogan “We all cycle” (“Nous pédalons tous”), la ville hollandaise atteint la première place du classement « Global Bicycle Cities Index 2019 », établi par l’assureur allemand Coya. Évaluant 90 métropoles du monde, ce palmarès se base sur différents critères tels que le taux de pratique de vélo par habitants, le nombre d’accidents, la sécurité, ou encore la météo et le pourcentage de vols ou d’effractions recensés. Une première place atteinte par Utrecht avec un score de 77,84, loin devant Munster (65,93) ou encore Copenhague (60,46).

Suite à l’augmentation rapide de son nombre d’habitants, passant de 300 000 à 350 000, avec des prévisions annonçant près de 430 000 habitants d’ici à 2030, la ville n’avait pas d’autres choix que d’aménager en conséquence ses structures existantes, voire d’en créer de nouvelles.

Près de 180 millions d’euros investis depuis 2013

Avec près d’un tiers de ses habitants utilisant quotidiennement le vélo, Utrecht possède à ce jour pas moins de 245 kilomètres de voies cyclables et 18 kilomètres de rues exclusivement réservées à la bicyclette. Des infrastructures qui sont le fruit d’un travail et d’une réflexion déjà très écologiques, et ce, depuis les années 1970. En effet, alors que l’utilisation de la voiture se généralise et connait une grande explosion dans les années 1960, la ville d’Utrecht a fait le choix d’écouter les préoccupations de ses habitants. C’est pour cette raison que la ville s’est tournée très tôt vers le vélo. Un choix qui s’est révélé judicieux comme alternative à la voiture.

En effet, l’un des aménagements les plus emblématiques de cette politique fut le parking de la gare centrale de la ville. Avec une capacité de 12 500 places, dont 1 000 de locations municipales, il a été inauguré en août 2019. Possédant une surface de 21 000 m2 répartie sur trois étages, il est à ce jour reconnu comme le plus grand parking à vélo au monde.

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© Petra Appelhof

Bien qu’ayant un impact sur le quotidien de milliers d’Utrechtois, certains sont déçus de ce nouveau parking. En effet, selon eux, sa capacité serait insuffisante. En comparaison du nombre de cyclistes qui ne cesse d’augmenter, un passager sur deux vient et repart de la gare à vélo. Un problème dont la ville souhaite résoudre.

Comme déclaré par Frans Jan van Rossem, responsable du programme développement urbain piétons et vélos de la municipalité, Utrecht “prévoit un agrandissement supplémentaire, portant le nombre de places à 33 000 d’ici à 2025”. Comme ajouté par Frans Jan van Rossem, la ville veut avant tout « décourager les voitures, mais il ne faut pas aller trop vite et ne pas brûler les étapes. Tout est affaire de balance et il est important d’avoir l’adhésion des habitants… ».

Une ville inspirante au niveau mondial

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© Kayak

Véritable exemple en cette période de déconfinement, il est fort à parier que de nombreuses villes du monde vont s’y inspirer pour instaurer une nouvelle stratégie de mobilité post-COVID, plus durable, plus douce. En effet, comme nous avons pu constater dans notre dernière infographie, COVID-19, transport et pollution : quelles leçons tirer de cette crise ?, les transports contribuent à 29,7 % des émissions en équivalent CO2. Une pollution, en nette baisse dans de nombreux pays, lors de la période de confinement.

Des chiffres qui encouragent de plus en plus les villes à s’efforcer de trouver des solutions pour diminuer le trafic automobile. Et ce notamment, au profit des mobilités douces. D’autant plus que nos habitudes de transport ont largement été remises en cause avec la pandémie. À titre d’exemple, le budget vélo de Paris (dix fois plus grande qu’Utrecht) a été de 150 millions d’euros contre 194 millions pour la ville néerlandaise. De quoi essayer de se questionner sur de nouvelles mesures et investissements à mettre en place. Bien que le plan de relance du Grand Paris constitue un exemple des actions mises en œuvre par la capitale francilienne, il reste encore surement plusieurs points à creuser… Aménagement urbain, application MaaS,…